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Une femme ouvrière peut réaliser une tâche aussi rapidement et efficacement qu'un homme occupant le même emploi. Oui ou non?
Une femme ouvrière peut réaliser une tâche aussi rapidement et efficacement qu'un homme occupant le même emploi. Oui ou non?
Dans le milieu de la construction, les femmes sont largement minoritaires. Les métiers qu’elles exercent le plus souvent sont : peintre, charpentière-menuisière, électricienne, plâtrière et carreleuse.
Dans quelles professions ou milieux de travail les femmes sont-elles les plus susceptibles d'être victimes de discrimination ou de sexisme ?
Dans quelles professions ou milieux de travail les femmes sont-elles les plus susceptibles d'être victimes de discrimination ou de sexisme ?
Parmi les autres professions proposées par les répondants à ce sondage : emplois en politique, travail de bureau, fonctionnaires, plombiers, soudeurs, électriciens, travailleurs en génie, en droit, en restauration, dans le milieu de la santé ainsi que dans les médias, les arts et le divertissement.
Au Québec, l’industrie de la construction est un secteur d’activité majeur qui engendre une moyenne de plus de 255 000 emplois directs mensuellement, ce qui signifie 1 emploi sur 20, selon la Commission de la construction du Québec (CCQ). Cette industrie est tout aussi primordiale sur le plan économique, comme le prouvent les investissements de près de 45,4 milliards de dollars qui ont été faits dans le domaine en 2014 (12 % du PIB).
Le milieu de la construction est toutefois très homogène. Ainsi, 98,7 % des travailleurs sont des hommes, 87,1 %, d’entre eux sont francophones et on n’y retrouve que 6,3 % d’ouvriers issus de la population immigrante.
Dans un avis publié en mars 2013 intitulé Une mixité en chantier — les femmes dans les métiers de la construction, le Conseil du statut de la femme décrit l’industrie de la construction comme un monde à part, refermé sur lui-même, régi par sa propre loi (R-20) et fonctionnant selon des règles particulières. Il s’agit de l’un des derniers bastions masculins sur le marché du travail. Diane Lemieux, présidente de la CCQ, compare l’univers du milieu à celui des « dernières tavernes », l’ultime refuge de la culture masculine où la venue des femmes est perçue comme une menace.
La présence des femmes dans les métiers et occupations de la construction a augmenté de manière régulière depuis le début des années 2000. En 2013, on comptabilisait 2 233 travailleuses dans le secteur. La main-d’œuvre féminine active sur les chantiers demeure cependant exceptionnelle et ne représente que 1,4 % des effectifs. Par ailleurs, quand les femmes tentent leur chance, 57 % d’entre elles abandonnent après 5 ans en raison des obstacles auxquels elles doivent faire face.
On espère toutefois que le Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction, lancé en mars 2015, fera avancer la cause. Son objectif : faire passer la présence des femmes sur les chantiers de 1,4 % à 3 % (ou plus!) d’ici 2018. Si cela se concrétise, on retrouvera alors au moins 4 500 femmes dans le milieu.
Rose Fierimonte se souvient de ses débuts comme présidente d'entreprise en 1988 et de l'attitude des hommes à son égard.
Croyez-vous qu'une femme qui travaille dans le milieu de la construction soit une nuisance sur un chantier?
Qui n’a pas déjà vu la populaire affiche de propagande représentant Rosie, la riveteuse, cette femme portant une combinaison de travail, un foulard rouge noué sur la tête et qui retrousse sa manche, le poing levé, sous le slogan We Can Do It? La fameuse Rosie se veut en fait l’emblème des six millions d’Américaines qui ont pris la relève des hommes – partis combattre – dans les usines d’armement à l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Une première incursion majeure des femmes dans des métiers non traditionnels, due à un contexte particulier.
Le rôle des Québécoises et des Canadiennes a également changé de manière significative durant la même période. Plusieurs d’entre elles ont aussi délaissé leurs occupations traditionnelles pour se joindre à l’effort de guerre. Certaines se sont enrôlées dans l’armée, une première puisque qu’avant la Seconde Guerre mondiale, le seul rôle que les femmes pouvaient jouer au sein de l’armée était celui d’infirmière. Avec l’envoi massif d’hommes au front, une fenêtre d’opportunités s’ouvre pour les femmes qui peuvent alors accéder à des postes normalement destinés aux hommes en raison d’une pénurie de main-d’œuvre. Non seulement peuvent-elles travailler au sein de l’armée en tant que secrétaires ou commis, mais aussi comme machinistes, assistantes de laboratoire, médecins ou autres. À la fin du conflit, les Forces armées canadiennes comptaient plus de 50 000 femmes dans leurs rangs. Comme leurs voisines du sud, les femmes d’ici ont eu l’occasion de travailler dans des usines d’armement ou des manufactures dans le but d’assembler des pièces d’avions ou de navires, fabriquer des munitions, conduire des camions, faire de la soudure, etc.
Par ailleurs, les gouvernements provinciaux et fédéral ont même créé des programmes afin de faciliter l’intégration des femmes au marché du travail, comme des garderies à grande échelle ou l’exemption totale d’impôt octroyé au mari ; des mesures qui seront abolies dès la fin de la guerre pour forcer les femmes à reprendre leur rôle traditionnel avec le retour des hommes au bercail. Plusieurs d’entre elles renonceront contre leur gré à des métiers et des postes où elles avaient pu s’épanouir pour retourner derrière les fourneaux à prendre soin des enfants ou encore pour occuper des postes plus conventionnels et moins bien payés.
Rosie, la riveteuse, elle, est restée une femme fière et est devenue, avec le temps, un symbole pour le féminisme. Bref, malgré ses conséquences désastreuses et tragiques, la guerre aura tout de même participé à l’avancement des droits des femmes en leur permettant de faire leur marque dans des métiers réservés d’ordinaire aux hommes.
Les femmes ont les mêmes compétences que les hommes, tous métiers confondus. En accord ou en désaccord?
Les femmes ont les mêmes compétences que les hommes, tous métiers confondus. En accord ou en désaccord?
Lors de ce sondage, 86% des femmes et 72% des hommes ont répondu qu’ils croyaient que les femmes avaient les mêmes compétences que les hommes, tous métiers confondus. Les femmes sont donc un peu plus confiantes envers leurs capacités que leurs congénères masculins.
Les femmes font encore face à des préjugés dans certains corps de métier traditionnellement pratiqués par des hommes. En accord ou en désaccord?
Les femmes font encore face à des préjugés dans certains corps de métier traditionnellement pratiqués par des hommes. En accord ou en désaccord?
Plusieurs employeurs du domaine de la construction sont encore réticents à engager des femmes. Les travailleurs qui forment cette industrie au Québec constituent un groupe très homogène majoritairement composé de jeunes hommes francophones blancs.
Mary Niven décrit ce qu'elle apprécie de son travail et les préjugés auxquels elle doit faire face.
Les emplois qui requièrent une certaine force physique peuvent être occupés autant par un homme que par une femme. En accord ou en désaccord?
Les emplois qui requièrent une certaine force physique peuvent être occupés autant par un homme que par une femme. En accord ou en désaccord?
Sur les chantiers de construction, des préjugés demeurent quant aux femmes et à leur capacité à soulever certaines charges ou à effectuer certaines tâches. Dans les faits, tout employé, peu importe son sexe, ne devrait pas être appelé à soulever des charges de plus de 50 livres.
Si j'avais à effectuer des travaux de construction chez moi, je serais plus à l'aise d'engager un ouvrier de sexe masculin pour les réaliser. En accord ou en désaccord?
Si j'avais à effectuer des travaux de construction chez moi, je serais plus à l'aise d'engager un ouvrier de sexe masculin pour les réaliser. En accord ou en désaccord?
Lors de ce sondage, 21% des femmes et 36% des hommes ont répondu qu’ils préfèreraient engager un homme pour effectuer des travaux chez eux. Plusieurs personnes hésiteraient donc encore à engager un ouvrier de sexe féminin...
Une bande de travailleurs de la voirie, ou d’ouvriers de la construction, siffle une femme qui passe près d’eux. Un lieu commun qu’on a vu trop souvent à la télé, au cinéma, ou… dans la vraie vie. Imaginez ce que peut avoir à vivre une femme qui travaille dans le domaine de la construction! Remarques sexistes, commentaires disgracieux et harcèlement font malheureusement partie de la réalité du milieu de la construction. Bien entendu, il ne faut pas généraliser ni mettre tous les hommes dans le même panier, mais nier la problématique serait se mettre la tête dans le sable.
Bien que le 21e siècle soit entamé depuis plus de 15 ans, force est de constater que, malheureusement, le sexisme est toujours bien ancré dans notre société. Il ne s’agit pas uniquement de sexisme sur les plans de l’égalité des salaires ou de la place faite aux femmes dans certains postes, mais de sexisme ordinaire, insidieux, intérieur, qui se manifeste fréquemment à l’endroit des femmes.
Il est banal et passe presque inaperçu tellement il fait partie du décor depuis toujours. Si on le tolérait auparavant (souvent parce que faisant partie des mœurs), le sexisme ordinaire est de plus en plus décrié aujourd’hui.
Il ne s’agit pas uniquement du « mononcle cochon » qui vous fait la bise de trop près ou du patron à la main baladeuse, mais des manifestations d’impatience quand une femme émet son opinion dans une réunion. Une tendance au paternalisme avec des expressions du genre « ma petite fille » ou « ma petite madame ». Un collègue de travail un peu trop « toucheux », qui s’approprie votre corps alors qu’il ne le ferait pas avec un confrère masculin. Un client qui veut parler à un homme plutôt qu’à la femme qui lui répond. Une femme qui en dénigre une autre en raison de la façon dont elle vit sa sexualité (hé oui, les femmes font aussi preuve de sexisme ordinaire entre elles). Autant d’exemples qui dénotent un manque de respect, une objectivation du corps et qui démontrent aussi qu’on accorde moins de crédibilité aux femmes, et ce, peu importe le milieu.
Qui est responsable? L’habitude? Les stéréotypes enfouis en nous depuis trop longtemps? L’argument trop souvent employé : « C’est juste une blague »? Un peu tout ça à la fois. Que faire pour enrayer la problématique? Ne pas hésiter à dénoncer les incidents de sexisme sans attendre pour engendrer un dialogue et une prise de conscience chez les gens est déjà un début.
Le milieu de la construction est un milieu de travail particulièrement sexiste. En accord ou en désaccord?
Le milieu de la construction est un milieu de travail particulièrement sexiste. En accord ou en désaccord?
Les femmes sont malheureusement peu nombreuses dans le domaine de la construction au Québec. Bien que cette industrie représente 13% du Produit intérieur brut, 98.7% de la main d’œuvre est de sexe masculin.
Saviez-vous que de nombreuses femmes sont victimes de préjugés et d'intimidation dans le milieu de la construction?
Il est normal que les femmes puissent nuire à la concentration de certains hommes sur un chantier de construction. En accord ou en désaccord?
Il est normal que les femmes puissent nuire à la concentration de certains hommes sur un chantier de construction. En accord ou en désaccord?
Parmi les préjugés les plus souvent répandus au sujet des femmes dans le milieu de la construction, certains affirment qu’elles nuisent à la concentration des hommes sur les chantiers, qu’elles n’ont pas la même force physique qu’eux, qu’elles nuisent à l’homogénéité du groupe et qu’elles s’absentent souvent du travail pour des raisons familiales.
Les actes de sexisme devraient être plus sévèrement punis par les employeurs dans le milieu de la construction. En accord ou en désaccord?
Les actes de sexisme devraient être plus sévèrement punis par les employeurs dans le milieu de la construction. En accord ou en désaccord?
La Loi sur les normes du travail est très claire : l’employeur doit prendre les moyens raisonnables pour prévenir le harcèlement psychologique et, lorsqu’une telle conduite est portée à sa connaissance, la faire cesser. Pourtant, dans les faits, les travailleuses préfèrent souvent se taire et ne pas dénoncer par crainte de perdre leur emploi...
Quels sont, à votre avis, les avantages et les inconvénients à engager une femme sur un chantier de construction?
On le sait, le Québec est en retard sur le Canada quant à la place que les femmes occupent dans le milieu de la construction (1,4 % contre 3,1 %). Un fossé important que la province espère combler d’ici 2018, grâce au Programme d’accès à l’égalité des femmes dans l’industrie de la construction.
Quelle est la situation des femmes par rapport à cette problématique ailleurs dans le monde? L’herbe est-elle plus verte ailleurs? Pas nécessairement, si on en croit certains chiffres. Au Royaume-Uni, par exemple, la présence des femmes dans l’industrie de la construction est très faible. On estime en effet que 99 % des travailleurs que l’on retrouve sur les chantiers britanniques sont des hommes.
Aux États-Unis, les statistiques sont proches de celles du Canada, soit 3 % de femmes qui œuvrent dans le milieu, et ce, depuis au moins 30 ans. Là-bas aussi, elles rencontrent des obstacles quand elles tentent d’obtenir un emploi dans l’industrie, sans compter le harcèlement dont elles sont victimes.
En France, on remarque de plus en plus de femmes dans le milieu qu’on appelle le « bâtiment », mais c’est toutefois davantage pour des postes de cadres. En 2010, 11 % de femmes complétaient les effectifs dans le secteur du BTP (Bâtiment et travaux publics). De ce nombre, seul 1,6 % y œuvrait à titre d’ouvrières sur les chantiers ; 15, 4 % faisaient partie des cadres et 47,1 % travaillaient à titre d’employées ou de techniciennes.
Bref, difficile de se consoler en se comparant. Il y a toutefois des raisons d’espérer. Au Royaume-Uni, aux États-Unis ainsi qu’en France, des efforts sont déployés afin de permettre aux femmes d’entrer plus massivement dans le secteur de la construction. Des groupes semblables aux Elles de la construction au Québec – comme Chicks with Bricks au Royaume-Uni – ont été mis en place pour que les femmes aient un réseau de soutien et de mentorat. On fait en sorte que les femmes qui désirent plus que tout faire carrière dans le milieu puissent atteindre leur objectif.
Pour que les femmes soient acceptées sur un chantier de construction, il est normal qu'elles doivent tolérer les blagues et commentaires sexistes de certains hommes. En accord ou en désaccord?
Pour que les femmes soient acceptées sur un chantier de construction, il est normal qu'elles doivent tolérer les blagues et commentaires sexistes de certains hommes. En accord ou en désaccord?
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail protège les travailleurs québécois contre toute forme de harcèlement psychologique au travail. Ainsi, tout employé a le droit de travailler dans un environnement sain, et donc exempt de gestes ou de commentaires sexistes.
Mona-Lisa Fortin parle des conséquences difficiles du manque de travail en construction.
Le milieu de la construction au Québec compte 26 métiers distincts et la présence des femmes est nettement plus importante dans 4 d’entre eux. Le métier de peintre arrive en tête de liste avec une proportion de 10,6 % de femmes. Toutefois, le salaire annuel moyen associé à cette profession est l’un des plus bas de l’industrie. Seulement 4,8 % des compagnons sont des femmes, ce qui signifie que le reste travaille à titre d’apprenti avec un salaire annuel de 17 657 $.
Le second métier le plus populaire auprès de la gent féminine est celui de charpentière-menuisière, bien qu’elles n’y représentent que 0,7 % de la main-d’œuvre en raison d’une forte présence d’hommes. Parmi elles, 0,2 % seulement accède au titre de compagnon (ce qui leur assure un meilleur salaire qu’en étant apprentie avec une différence de près de 20 000 $ annuellement). Les métiers d’électricienne et de plâtrière arrivent respectivement en 3e et 4e place avec 1,0 % pour le premier et 4 % pour le second (pourcentage toujours calculé en tenant compte du nombre de travailleurs masculins).
Fixés par des conventions collectives, les taux horaires des hommes et des femmes sont les mêmes dans l’industrie de la construction. Cependant, les femmes gagnent moins d’argent que les hommes en fin de compte. Par exemple, le salaire annuel moyen des hommes était de 26 590 $ contre 13 642 $ pour les femmes au cours de l’année 2005. Comment se fait-il que l’écart soit aussi important? Voici les raisons :